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Journal | Juillet 2023

vendredi 22 septembre 2023, par LR

 
  • lundi 17,
Le Dit d'Aka (The Telling)
Le Dit d’Aka (The Telling)

Le Dit d’Aka (The Telling), roman d’Ursula K. Le Guin, 2000, dans la traduction de Pierre-Paul Durastanti et Henry-Luc Planchat, Le Livre de Poche

Le Dit d’Aka, c’est une sorte de continuation de Fahrenheit 451, la recherche d’éradication de toute trace de l’ancienne culture, par une société qui craint que celle-ci ne nuise à son développement, et ceci dépeint sans aucun manichéisme. Sutty, émissaire de l’Ekumen en provenance de la Terre, où elle a subi un régime inverse (un dogme fermement maintenu qui empêchait toute évolution), a pour mission de comprendre pourquoi, et s’il reste quelque trace de cette ancienne culture, principalement de tradition orale, qui définit tout le rapport au monde de ce peuple, et souligne l’importance des récits et de l’imaginaire dans nos réalités, et du chemin qui mène vers l’Autre. Des thématiques qui me sont particulièrement chères, une écriture subtile et sensible, ce roman maîtrisé de bout en bout m’a prise par surprise, et détrône — de peu — les déjà extraordinaires Les dépossédés et La main gauche de la nuit lus précédemment dans le même cycle. À ne pas louper, donc.

 

 
  • lundi 24,
Les huit montagnes (Le otto montagne)
Les huit montagnes (Le otto montagne)

Les huit montagnes (Le otto montagne), film de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, 2022

Les retrouvailles et la consolidation d’une amitié complexe tissée depuis l’enfance de deux trentenaires dans les montagnes italiennes. Pietro le citadin qui revient pour respecter les dernières volontés de son père, Bruno le berger qui l’accueille et l’accompagne pour tenir une promesse. Les projets qui convergent, la vie qui court avec ses hauts et ses bas, les saisons, les montagnes... Très beau film malgré quelques images d’Épinal et détours convenus, j’ai bien aimé.

 

 
  • jeudi 27
L'humanité en péril
L’humanité en péril

L’humanité en péril, essai de Fred Vargas, lu par Blandine Bellavoir, Gallimard-Écoutez Lire, 2019

Fred Vargas réussit, avec la rigueur de la démarche scientifique, à faire passer, grâce à beaucoup de sincérité, sur le ton de la conversation, et beaucoup d’humour (et y’en a besoin, tant pour faire couler la forme, exercice ô combien difficile, de la synthèse documentaire scientifique, que le fond, tout aussi malaisé, de ce qui nous attend dans les années à venir) un propos qui sans son talent serait totalement imbuvable (la digestion étant, pour ce cas précis, une deuxième étape tout aussi complexe). Un texte relativement court, incluant par ailleurs son premier texte-coup de gueule (cf. ci-dessous), à diffuser le plus largement possible, non seulement pour la description étayée de la situation dans laquelle nous nous trouvons, mais également par l’inventaire des solutions envisagées, à l’étude ou déjà en route pour tenter d’améliorer un tant soit peu le tableau, et nous faire percevoir la possibilité d’issues favorables par des actions concrètes, réalisables et accessibles par le plus grand nombre, une fois qu’on est bien informé. En effet le propos est clair : informer pour permettre la prise de conscience et l’action en conséquence, car si l’individu n’a pas toutes les clés en main, il n’est pas non plus démuni, ni seul sur le navire. Essentiel et disponible dans toutes les bonnes bibliothèques, librairies, et même trouvable gratuitement en ligne si vraiment...
À noter qu’elle a publié en 2022 L’Humanité en péril 2 chez Flammarion.

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  • samedi 29,
Tom of Finland
Tom of Finland

Tom of Finland, film de Dome Karukoski, 2017

Film loupé à sa sortie ciné, et finalement vu à la suite de l’expo consacrée à l’artiste dont le film parle, Touko Laaksonen, qui en dehors de son métier d’affichiste publicitaire a mis son talent de dessinateur au service d’une iconographie décomplexée de l’homosexualité masculine, à une époque où celle-ci était encore criminalisée et socialement réprouvée en Finlande, et qui a largement contribué à l’essor de la culture gay, en passant par les États-Unis qui lui a imaginé ce pseudonyme de Tom of Finland, créant les (sex-)symboles abondamment repris, notamment son personnage de Kake, qu’on ne peut voir sans penser au look des Village People ou de Freddy Mercury.
Des dessins dont j’admire particulièrement la construction et les pointes omniprésentes d’humour et de malice, délicieuses piques libertaires à l’encontre de la bêtise humaine, en plus des formes plus que suggestives (attention, yeux chastes, accrochez-vous !)
Quant au film, je ne suis pas fan des biopics, mais celui-ci a au moins le mérite de contribuer à faire découvrir et cet artiste et son histoire, et ce pan historique que je ne connaissais pas.

 

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