Accueil > Colportage de rêve > Lu, vu, entendu, visité > Journal | Juin 2023

Journal | Juin 2023

mercredi 20 septembre 2023, par LR

 
  • vendredi 2,
La Honte (Skammen)
La Honte (Skammen)

La Honte (Skammen), film d’Ingmar Bergman, 1968

La vie tranquille d’un couple de musiciens dans une ferme, sur une île, enclos dans leur petit monde jusqu’à ce que la guerre arrive à eux. Face à la barbarie, comment réagiront-ils, pour tenter de sauver leur(s) vie(s) et/ou éventuellement celles d’autres personnes croisées en chemin. Qu’est-on capable d’accepter, comment est-on capable de se transformer, comment vivre avec, autant de questionnements posés par Bergman dans ce film troublant, à la fois plein d’émotion et désincarné. Beaucoup aimé.

 

 
  • samedi 3,
Je t'aime, je t'aime
Je t’aime, je t’aime

Je t’aime, je t’aime, film d’Alain Resnais, 1968

J’avoue que je ne m’attendais pas à de la SF en explorant la filmographie de Resnais, et c’est pourtant là sa signature : jamais là où on l’attend, à explorer de nouveaux horizons. Aussi pour ça que je l’aime. Outre l’hommage ou le clin d’œil à La jetée de Chris Marker, Resnais interroge ici notre rapport au temps, et à ce qui constitue et structure notre identité. À la fois étrange et passionnant.

 

 
  • dimanche 11,
De la vie des marionnettes (Aus dem Leben der Marionetten)
De la vie des marionnettes (Aus dem Leben der Marionetten)

De la vie des marionnettes (Aus dem Leben der Marionetten), film d’Ingmar Bergman, 1980

Film de la période allemande de Bergman, au même titre que L’œuf du serpent trois ans plus tôt, il s’immerge, et nous de même, dans une analyse psychologique — freudienne ? — très poussée des méandres de la psyché humaine posant la question de la responsabilité de nos actes. Si le propos m’a paru intéressant, il m’a semblé manquer de subtilité.

 

 
  • mardi 13
Le désert des Tartares (Il Deserto dei Tartari)
Le désert des Tartares (Il Deserto dei Tartari)

Le désert des Tartares (Il Deserto dei Tartari), roman de Dino Buzzati, 1940, 1949 pour la présente traduction de Michel Arnaud, Pocket

Le tour de force d’écriture dans ce livre où l’on attend qu’il se passe quelque chose. Les pages s’égrènent à l’image du sable qui s’enfuit d’un sablier, au fil des jours de notre héros en devenir. Probablement chef d’œuvre, en tout cas la ferme envie de continuer à explorer les autres histoires de Dino Buzzati. Merci à qui de droit pour la recommandation !
Il semblerait que pour célébrer les 50 ans de la mort de l’auteur, Pocket a décidé de nous offrir une nouvelle édition (enfin, une nouvelle couverture, moche, quoi) à deux fois le prix de l’édition courante, hourraaaa !

 

 
  • lundi 19,
Opexx
Opexx

Opexx, roman de Laurent Genefort, Une Heure-Lumière, Le Bélial, 2020

Présenté ici comme un formidable créateur de mondes, Laurent Genefort m’a ici laissée sur ma faim... car en effet, en dehors des mondes esquissés au fil ce récit, peu de choses m’ont intéressée. Pourtant j’aurais aimé aimer. En outre, peut-être le côté space-op guerrier ne m’a-t-il pas aidée.

 

 
  • samedi 24,
L'événement
L’événement

L’événement, film d’Audrey Diwan, 2021

Beaucoup aimé cette adaptation du roman d’Annie Ernaux, qui revient sur la condition des femmes et les questions autour de l’avortement à une époque éloignée où celui-ci était criminalisé ; heureusement de l’histoire ancienne... Je n’ai pas lu le roman, donc pas ici de comparaison, mais à partir d’une problématique simple et partagée par de nombreuses personnes, ici les femmes, ailleurs d’autres grandes « catégories » de personnes voire des populations tout entières : le respect et l’intégrité de la personne humaine, de l’individu, face aux pressions des pouvoirs, légales ou sociales, dans tous les cas répressives. La résistance à la soumission. Ce qui m’a le plus impressionnée ici, dans la réalisation, c’est les choix de format (1,37:1, très serré), et de cadre, serré lui aussi, en permanence, sur le personnage d’Anne, présent à l’image dans chaque plan. L’illustration parfaite, à mon sens, à la fois de la possibilité d’irruption du danger (en l’occurrence une dénonciation, la police) partout et à n’importe quel moment, oppression, absence d’air, et de la disparition des perspectives, du choix, et également, au-delà de la concentration sur le personnage d’Anne, une extraordinaire mise en évidence du corps, du rapport au corps, de l’organique. Et c’est bien de cela dont il est question ici, l’enjeu majeur : la réappropriation de son propre corps. Bref, à mon sens une réalisation magistrale sans effets complexes, la puissance contenue dans l’épure, à l’image, probablement, de l’écriture dont ce film est inspiré.

 

 
  • mercredi 28,
Bartleby le copiste
Bartleby le copiste

Bartleby le copiste, nouvelle d’Hermann Melville, 1853, 2011 pour la présente traduction de François Bon, Raison double, Tiers Livre Éditeur

Depuis longtemps dans les lectures en attente, sans doute fallait-il que le bon moment se présente. Lecture déstabilisante dans la mesure où elle m’a laissée à mes interrogations, et il a fallu un bon temps de repos, ou d’infusion, pour que la force du propos ne se diffuse à la conscience. Très fort, effectivement un incontournable, probablement intemporel.

Bartleby chez François Bon

 

 
  • vendredi 30,
La boutique obscure
La boutique obscure

La boutique obscure, recueil de Georges Perec, 1973, L’imaginaire, Gallimard

Accumulation de rêves, ou bribes de rêves, dont la lecture m’a procuré une sensation étrange : à la fois trop personnel pour avoir envie d’essayer d’en faire une analyse, afin d’essayer d’y trouver un sens caché (non pas pour s’immiscer dans la vie de l’auteur/personnage, car j’ignore si tous les éléments donnés là sont entièrement issus de rêves nocturnes... et en écrivant je me demande quelle différence y a-t-il entre les rêves nocturnes et les diurnes, l’imaginaire plus ou moins consciemment guidé ?), et d’un autre côté trop décousu et/ou trop répétitif pour moi pour représenter un réel intérêt, sinon la postface de Roger Bastide.

 

La discussion est ouverte !

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.